Sur le chemin des souvenirs
Les jeux d'autrefois!
L. Mahroug, Comment on jouait autrefois
Prise par la nostalgie, je désire partager avec vous des souvenirs d'un temps révolu. Un temps tel un songe qui ne survit que dans nos esprits. Je vous parlerai d'un temps où le ciel semblait toujours bleu ,où les gens étaient simplement heureux.
Il suffit de prendre ma plume, et voilà plein de choses qui me reviennent d'un coup, d'un moment de ma vie où la technologie peu présente et nos esprits moins pollués.
Aujourd'hui en toute humilité, je vous invite à faire un merveilleux retour dans le temps des jeux d'autrefois et vous serez nombreux à vous reconnaître à travers mon récit.
Je vous invite à vous connecter pour vous ramener au souvenir d'un monde englouti, où l'ennui stimulait l'action, loin de l'abroutissement et la raideur par l'automatisation qui mécanisent notre éducation. La disruption technologique a réduit à néant la contemplation.
Nombreux sont les enfants du nouveau millénaire qui n'ont pas connu tous ces jeux avec la déferlante de l'internet qui a envahit le monde. Retour donc sur ces jeux traditionnels qui ont bercé l'enfance des plus chanceux, sur une époque dorée et chargée de nostalgie.
-Les garçons adoraient jouer aux billes, elles avaient une valeur qu'eux seuls pouvaient évaluer, parfois des échanges se faisaient dans la plus grande discrétion, tel un trésor que l'on veut garder précieusement.
-Les jantes des roues usagées, les cerceaux ( contours des fûts), pour se lancer dans des courses folles, aidés d'un bâton ou d'une barre en métal.
-Rulma, cette planche en bois repose sur des roulettes à billes. On se faisait pousser par un ami, ou on choisissait une pente pour se lancer. Pour les novices comme moi, souvent la lancée s'achevait dans des conditions très inconfortables voir douloureuses.
-Ababu, pourquoi cette appellation, est-ce en rapport avec le bambou, enfin,ça consistait à lancer un petit bâton à l'aide d'un autre grand bâton et la personne adverse,à environ 3, 4 mètres devait l'attraper pour gagner .
-Ilqafen ( osselets) chacun son matériel SVP! Les petits cailloux sont soigneusement choisis ( le qaseh) matières premières de premier choix hhhh
-Très apprécié des enfants, le ballon rond. Parfois fabriqué avec un tas de chiffons et d'herbes, le tout enfui dans un sac de lait en plastique, puis attaché à l'aide d'une ficelle. Eh oui, tout le monde n'avait la chance de posséder un vrai ballon alors la faim justifie les moyens. Je ne peux penser à cette période sans éclater de rire. En effet, ça se passait souvent à Annar n xwali ( Maked) où je passais la majorité de mon temps. Imaginez jouer au ballon sur cette pente, vous comprenez bien qu'une des équipes était par avance perdante, mais peu importe,l'essentiel c'était de jouer et de s'amuser. Parfois la chance se rangeait de notre côté, le privilège d'accompagner les adultes à Agni N tifta , comment décrire l'immense joie.
-Les jeux d'acrobatie, quoi de mieux que les arbres pour pratiquer ce sport et lancer des défis. Tara n temtiqt se souviendra de moi et de mes nombreuses chutes jusqu'à en perdre connaissance. Il fallait faire comme les autres!
-Il n'était pas rare que nos escapades finissent dans les champs du voisin ou d'un tiers afin de se servir discrètement, il est certain que c'est meilleur chez les autres ; le fruit défendu est toujours plus savoureux. Je garderai à jamais ce goût exceptionnel de aredheri écrasé dans des bouteilles trouvées par-ci par-là. Et à l'heure où le ciel bien enflammé, notre passe temps favori était d'aller déloger les scorpions de leur trou afin d'organiser des parties de combats.
-Tixxamin( la dînette) le jeux favori des filles, on allait s'approvisionner au lieu-Dit " tiɣẓart" il faut reconnaître que l'on avait l'embarras du choix et jamais de pénurie :)))
-Même les longues nuits d'hiver avaient leur charme , les devinettes pour tester les connaissances des plus petits et des grands, écouter les histoires racontées par les personnes âgées à la lumière des bougies et des lampes à pétrole.
La liste est encore longue, l'imagination ne manquait pas .
Le jeux de dominos, de loin mon préféré, je repense avec émotion à la personne qui m'avait initié à ce jeu, ( vava Amar), je repense à notre complicité et tout ce qu'il a apporté à ma vie . Les dominos c'est aussi mon gentil grand-père, sa présence donnait un autre goût et un autre sens à mes vacances d'été, je me souviens des longues parties sur la route entourés de mes cousins, sa présence illuminait tahemamt et moi à ses côtés la plus heureuse des filles. C'était un temps béni, en ville ou à la campagne, les enfants d'autrefois trouvaient du plaisir loin de l'enfermement et du monde virtuel .
Ne soyez pas étonnés par mon récit, oui je suis une fille et j'ai pratiqué tous les jeux cités avec mes cousins et les enfants de ma génération, ce n'était pas une entorse à la règle, ça s'est fait naturellement, sans stéréotypes ni clichés, nous étions des enfants qui souriaient à la vie, nous étions simplement heureux et Unis.
Désormais tout le confort et les moyens modernes sont là, tyrannie d'une société matérialiste, où le divertissement de nos enfants est payant. Mais sommes-nous réellement heureux ?!.
J'accuse la technologie triomphante qui s'est emparée de nos esprits et qui nous a propulsés dans une époque foudroyante.
A suivre......
Linda Mahroug.